8 milliards de vidéos sont visionnées chaque jour dans le monde. Le 15 juin 2016, Marc Zuckerberg a prédit la disparition de l’écrit d’ici à cinq ans sur Facebook, au profit de la vidéo. Pourquoi un tel engouement pour ce support ? Quelles seront les prochaines évolutions ? Nous avons interrogé à ce sujet Rémi Prével, fondateur et dirigeant de WRP Production, qui collabore régulièrement avec RedactEvent.
Pourquoi la vidéo rencontre-t-elle un tel succès ?
Entre lire un texte et regarder une vidéo, la plupart d’entre nous prennent la deuxième option ! Nous avons grandi avec la télévision, la vidéo fait partie de notre culture et son accès est aujourd’hui facilité par l’amélioration du débit internet et de la qualité des supports. De plus, réaliser une vidéo simple n’est plus réservé à quelques initiés détenteurs d’un savoir-faire spécifique et d’un matériel coûteux. Les vidéos amateur pullulent, sur tous les sujets, et envahissent désormais le web.
Vous qui intervenez depuis de nombreuses années dans ce domaine, quelle évolution avez-vous observée ?
Lorsque j’ai lancé mon activité, peu de personnes croyaient au potentiel de la vidéo sur internet. Aujourd’hui, c’est devenu une évidence. Ce changement de mentalité est conforté par l’évolution technique. Le matériel s’est allégé et il est possible, selon le projet, d’obtenir des résultats impressionnants avec peu de moyens. L’apparition des drones et des nacelles stabilisées permet de réaliser des vidéos bluffantes ! D’ailleurs, du fait de cette facilité apparente, les clients ont tendance à sous-estimer les contraintes techniques liées au tournage et au montage. Pourtant, créer une vidéo professionnelle reste un métier, avec de vraies exigences ! Les canaux de diffusion, eux aussi, évoluent en permanence. Une veille s’impose pour détecter les nouveautés et en analyser la qualité afin d’assurer un bon référencement des vidéos.
Quelle est la principale demande de vos clients aujourd’hui ?
Nos clients utilisent de plus en plus la vidéo pour un usage interne ou externe. De grands groupes comme ADP, Club MED ou I@D France nous sollicitent pour des vidéos ayant vocation à diffuser des messages en interne (changement de politique, réorganisation, annonce d’un événement…) ou destinées à la formation à distance des collaborateurs. Ainsi, le groupe de salons de coiffure Jean-Claude Aubry voit dans la vidéo un complément efficace aux formations présentielles, qui permet de gagner un temps précieux. De plus en plus d’entreprises réalisent également des vidéos dans le cadre de leur communication externe, avec une diffusion sur YouTube et Facebook par exemple. Se présenter en vidéo sur son site internet, pratique encore assez peu répandue, permet également de gagner en visibilité et de se démarquer de ses concurrents.
Comment voyez-vous l’avenir de la vidéo ?
L’évolution technique s’accélère. Elle entraîne une baisse des coûts de matériel, donc de fabrication, et génère l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché. Certains se positionnent sur des technologies spécifiques, comme le drone. Côté diffusion, de nouveaux acteurs apparaissent également et remettent en question l’hégémonie de YouTube. Facebook est aujourd’hui de plus en plus utilisé pour partager et diffuser de la vidéo. D’où la nécessité d’établir une stratégie de diffusion tenant compte de l’objectif (référencement, visibilité) et des caractéristiques du film (durée, format…). Le choix du format carré, de plus en plus présent sur Facebook, doit être décidé avant le tournage. Cette compétition entre plateformes de diffusion se joue notamment sur le terrain technique. Facebook, qui a racheté la société Oculus Rift, veut populariser la vidéo à 360°. Beaucoup de professionnels s’y mettent. Reste à savoir si les utilisateurs sont prêts à porter systématiquement un casque sur les yeux pour visionner une vidéo… La qualité des casques doit progresser et leur prix baisser pour espérer séduire un large public. Mais quel que soit le choix des utilisateurs, la vidéo à un bel avenir devant elle…